OUEST-FRANCE, 16 janvier 2006
Par Michel TROADEC
MYLÈNE FARMER FAIT FONDRE BERCY
Du grand spectacle et de l'émotion.
Les 13.000 spectateurs présents, samedi sois, à Paris-Bercy ont fait un triomphe à Mylène Farmer. Il est vrai que le spectacle est très réussi.
De mémoire de fan, le nouveau spectacle de Mylène Farmer – son quatrième – est assurément le meilleur. Si on exclu le premier, que la plupart – trop jeunes – n’ont pas vu. « C’était exceptionnel, résume cette jeune fille. Avec la scène dans le public, elle est proche de partout. Un spectacle plus simple que le précédent. Et de très beaux tableaux. »
Juste analyse. Il faut imagine la star descendre du haut des airs, dans une nacelle, jusqu’à une immense croix de Malte placée au cœur de la salle. On oubliera les six colosses au crâne rasé, qui viennent la chercher d’une démarche militaire, pour retenir son entrée sur la scène principale, par un point, après que d’imposantes portes, représentant l’entrée d’un temps se sont ouvertes.
Sa petite voix mélodieuse attaque ‘Peut-être toi’, puissamment appuyée par une batterie et des percussions, prolongée par les claviers d’un magistral Yvan Cassar. Deux guitaristes, un bassiste et deux choristes apparaissent. Tout au long du show, lumières et effets visuels inondent joliment la scène alternant avec les chorégraphies de deux troupes de danse, l’une composée de sept hommes aux claquettes faciles, l’autre de huit belles "New-Yorkaises".
Très souriante, Mylène Farmer se change quatre fois, pour des tenues évidemment sexy. Le spectacle se charge d’une belle émotion quand la chanteuse revient sur la croix, où l’attend Yvan Cassar au piano, suspendue dans un lustre baroque. Les cris montent pour devenir ovation à l’écoute de ‘Rêver’ (« qu’on pouvait s’aimer… »). Plusieurs fois, la star laisse échapper quelques larmes. Avant un ‘Désenchantée’ qui fait danser tout Bercy.
Après le succès mitigé de son dernier album, Mylène Farmer a parfaitement négocié son retour. Comme si la star rousse ne voulait pas laisser passer l’occasion de montrer qu’en France, point de vue show, il n’y avait pas mieux, émotion comprise. Chapeau bas.