La conférence de presse a lieu le jeudi 16 décembre 2004, aux Salons France-Amériques dans le VIIIème arrondissement de Paris. La conférence commence à 18h45 et c’est Thierry Suc, manager et producteur des spectacles de Mylène, qui, ‘seul en scène’, ouvre les festivités et présente l’évènement avant d’accueillir Mylène Farmer et Laurent Boutonnat.

Thierry Suc : Le 8 mars 2000, il y a bientôt cinq ans, Mylène Farmer donnait le dernier concert de sa tournée « Mylenium Tour » à St. Petersbourg, en Russie, devant quinze mille spectateurs. Et cette tournée qui a fait à peu près quarante-trois villes, a réuni environ quatre cent milles personnes. Depuis, il n’y a pas eu d’autres concerts. Et je suis là pour vous annoncer qu’elle reviendra sur scène le vendredi 13 janvier 2006 pour treize concerts à Bercy uniquement. Les spectacles précédents, Mylène a toujours souhaité présenter le même spectacle à Paris et en province, par respect pour son public bien évidemment. Là, nous concevoir un spectacle qui sera intransportable : l’infrastructure technique ne permettra pas d’aller en province. Donc ce sera un spectacle unique – j’espère dans tous les sens du terme – et intransportable comme je vous l’ai déjà dit. On a travaillé depuis quelque temps sur l’organisation de packages – de facilité on va dire – pour les gens de province qui vont venir. Je crois qu’il y a pas mal de personnes de province qui sont là. Donc de toutes les grandes villes de province, il y aura une possibilité d’avoir des tarifs préférentiels avec Air France, on a réservé pas mal de chambres d’hôtel avec des tarifs aussi négociés, et les vendredis et samedis, il y aura une possibilité accrue de disponibilité de places pour les gens de province, de Belgique et de Suisse. Il y aura également des bus qui vont être organisés par les autocaristes pour toutes les villes qui ne sont pas trop loin de Paris qui permettront aux gens de venir et de pouvoir rentrer après sans rester dormir à l’hôtel. Qu’est-ce que je peux vous dire d’autre ? Voilà… Pour vous présenter le schéma de cette production : vendredi 13 janvier 2006, treize concerts. Et je pense que maintenant, on va accueillir Mylène Farmer et Laurent Boutonnat pour parler avec eux de ce spectacle.

Yves (« La dernière heure », Belgique) : On a déjà annoncé que c’était votre concert d’adieu.
Mylène Farmer : Vous m'annoncez quelque chose que j'ignore. Ce n'est pas mon concert d'adieu. Je souhaite faire ce métier le plus longtemps possible.

Michel Troadec (« Ouest France ») : Juste une question facile : c'est la symbolique des 13 concerts un vendredi 13. Comment est venue l'idée ?
MF : Écoutez, c'est vraiment un pur hasard et j'avoue qu'on s'amuse de cette idée en tout cas (rires). C'est un pur hasard.
Thierry Suc : Vous savez, juste pour la petite histoire, c'est un vrai hasard car Bercy est peu disponible pour les spectacles - c'est une salle de sport avant tout – et lorsqu’on a téléphoné pour dire qu’on préparait ce spectacle, y’avait une possibilité à partir du vendredi 13 janvier, et y’avait treize soirée de disponibles. Et je peux vous dire que si vous additionnez vendredi 13 janvier… si vous faites 13 janvier 2006, ça fait treize. (nda : 1+3+0+1+2+0+0+6=13)

MT : Pour continuer, si c'est un spectacle intransportable, c'est que vous avez prévu des choses un peu particulières, en tout cas des choses assez énormes, est-ce qu’on peut en savoir plus déjà ?
MF:
Vous savez, ça fait pour l'instant à peu près six mois qu'on travaille sur ce spectacle avec quelques idées. Vous dire que ce sera magique, je l'espère. Que ce sera émouvant, je le souhaite. Ma foi, après, il faut continuer pour nous de travailler tous les trois (rires). Si monsieur Boutonnat veut rajouter quelque choses…
Laurent Boutonnat : Par rapport au fait que ce soit intransportable (rire de Mylène) L'idée c'est en fait d'utiliser toute la salle de Bercy, qui est une salle assez incroyable, et de pouvoir l'utiliser complètement. C'est-à-dire de se dire que tout d’un coup, on n'a pas besoin de restreindre la scène, etc. On peut tout faire ! Avoir plusieurs scènes, maquiller toute la salle, mettre du son partout, mettre des caissons de basses sous tous les gradins. Par exemple, au niveau du son, essayer de mettre du son de façon à ce que tous les gens, où qu'ils soient dans la salle, aient la même vision direction sonore, c’est-à-dire qu'il n'y ait pas de direction sonore face à une scène. Donc on essaie plein de choses, on va essayer plein de choses pour ça. Voilà... (Silence et petit rire de Mylène) Plus des tas d'éléments qui font que ce spectacle ne peut pas être transporté.

Daniel Beaucourt (« Télé Poche ») : Je voudrais vous demander… La stratégie du silence, enfin ce qu'on a qualifié de ‘stratégie du silence’, qui vous a plutôt réussi ces dernières années. Pourquoi la brisez-vous  aujourd'hui, puisque la conférence de presse n'est pas un exercice auquel vous êtes rompue, je crois, en tout cas pas en France ?
MF :
Non… Et je suis très intimidé (sourire).

DB : Pourquoi avez-vous décidé de vous adresser aux médias de cette fois-ci ?

MF : Écoutez, je l'ai fait vraiment pour une raison : c’est pour répondre à une demande de Thierry Suc, qui est mon ami, mon manager et mon producteur de spectacles. Parce que je pense que, parfois, il faut être quelqu'un d'autre que soi-même. Ma nature profonde est le silence et, peut-être, le mystère. Je ne cultive pas le mystère, contrairement à tout ce qu'on peut dire sur moi, c'est ma nature profonde. J'ai beaucoup de mal à parler de moi-même. J’ai beaucoup de mal à me justifier. Maintenant je pense qu'il était là important de répondre à cette demande.

Sonia (NRJ) : Est ce que vous pouvez parler du contenu du spectacle ? Nouvel album ? Pas de nouvel album ? Nouvelles chansons sur scène ?
MF :
Oui, j'ai un nouvel album qui sortira, je pense, mi-mars. Nous sommes en quasi finalité de cet album, en mixage donc. Vous dire qu'il existera sur scène, certainement, dans sa majorité, et puis bien sur, d'autres chansons d'autres albums. Quant au contenu de la scène, là, j'avoue que je ne peux pas répondre (petit rire) précisément parce que c'est en cours d'élaboration.

Sonia : L'atmosphère des chansons peut être ?
MF :
Ecoutez, l'atmosphère… En terme de production, peut-être qu’il y a un petit changement. Moi je reste la même donc la même atmosphère (rires).
LB : Vous savez, c'est difficile de répondre précisément sur des choses qu'on fait soi-même, d'avoir du recul dessus, sur « est-ce qu’il y a des choses qui changent ? », « est-ce que c’est différent ? ». C’est toujours très difficile, ça.

Frank Besnier (« Egéries ») : Je voudrais savoir s'il était envisageable d'aller au-delà de ces treizes dates que vous avez d’ores et déjà prévues ? Ou alors est-ce que c'est 13 dates quoi qu'il en soit…
MF :
Là, je pense que c'est plus Thierry Suc qui pourra vous répondre, mais je crois...
TS : (la coupant) Pour l'instant, c'est vraiment treize dates parce que les disponibilités de Bercy ne permettent pas de faire autrement. Donc les choses peuvent évoluer encore avec le temps, mais aujourd'hui, c'est treize concerts.

X : C'est un énorme travail pour treize représentations. Je voulais vous demander si ce travail de production est un travail que vous adorez, que vous attendez avec impatience, dans lequel vous prenez votre pied ?
MF :
Mon pied ? Probablement (rires). Vous savez, la production d'un spectacle... Le travail… J'aime le travail, j'aime travailler. Ça donne un sens à ma vie. Et la seule chose qui me guide, c'est l'envie d'être sur scène et partager la scène avec le public. Donc quel que soit le travail, peu m'importe. Mais c'est beaucoup de travail, en effet.

X : Justement pour seulement treize fois sur scène ?
MF :
C’est vrai. C’est aussi une frustration, croyez-moi. Mais c’est mon choix donc j’assume ce choix-là. Et puis je sais que je remonterai sur scène dans le futur donc je sais que je retrouverai la province, et… voilà.

Antoine Menuisier (« Le matin », Suisse) : Est-ce qu’il y aura un DVD du spectacle ?
MF :
Oui, bien sûr. Comme pour tous mes spectacle.

AM : Et ensuite, à votre avis, la province ce sera pour quand, la province ?
MF :
La province ? Mais la province ne peut pas être visitée justement pour toutes ces raisons, parce que nous ne pourrons pas transporter ce spectacle en province. Mais sachez quand même que sur les trois scène précédentes que j’ai faites, nous avons, et c’était vraiment très important pour aussi le respect du public, et avant tout pour le respect du public, que de transporter le même spectacle à Paris, en province. Or là, c’est vrai que c’est une décision : parce qu’il n’est pas transportable, je ne peux pas voyager.
LB : Donc l’idée c’est que les gens viennent la voir.
MF : Voilà. Très humblement, je vais demander aux gens de venir me voir.
TS : D’habiter Bercy complètement, de pouvoir faire des choses dans Bercy qu’on ne peut pas faire lorsqu’on installe quatre soirs, cinq soirs ou six soirs.

Virginie Carton (« La voix du Nord ») : Vous avez évoqué quelques éléments du spectacle. Est-ce qu’il y aura aussi des chorégraphies, est-ce que vous saurez à peu près combien vous serez sur scène ?
MF :
Il y aura des chorégraphies. Il y aura des danseurs. Il y aura bien sûr (rire) des musiciens. Ma foi, combien serons-nous sur scène ? Je ne sais pas actuellement. Peut-être Thierry…
TS : Non, pour l’instant c’est vraiment la phase où les castings vont commencer, etc. C'est un tout petit peu tôt. On a commencé… Pour pouvoir mettre les spectacles en ventes – ils vont être en vente à partir de demain matin – il y a un site également qui vient d’être créé qui sera opérationnel demain matin avec la possibilité pour tous les gens de province d'accéder donc à ces fameux packages donc je parlais, pour ceux qui voudront. Pour pouvoir mettre en vente, on a dû donc avoir un dessin des scènes pour savoir un petit peu où on allait, pour savoir quel serait l’angle de vision à tel endroit puisqu’on a pas du tout envie d’avoir des gens qui se retrouvent derrière la scène, contrairement parfois à d’autres spectacles. Donc, c’est la seule chose qu’on sait aujourd’hui, si on a avancé sur l’infrastructure, nous, pour pouvoir dire que les gens placés à tel endroit verrons bien, ceux qui sont là, comme ils verront pas, on met pas ces places là en vente, etc.

X : Est-ce que ce sera quelque chose de jamais vu ?
TS :
On l’espère.
MF : Ecoutez (rires), ce serait un peu présomptueux de notre part, mais en tout cas le plus magique possible, oui.
LB : Ce qui est bien, c’est qu’on peut tout faire dans un cas comme ça. Alors, le but n’est pas de faire des choses jamais vues – parce qu’il y a des choses, on croit que personne les a jamais vues, et puis on s’aperçoit que… - mais en tout cas, que ce soit surprenant.

Séverine Servat (« Gala ») : Je me demande si c’est pas un peu restrictif de faire ça sur Paris, et quel va être le cout pour les gens qui vont venir vous voir de province ? Je sais que vous avez un fan-club très actif, particulièrement fanatique d’ailleurs, mais…
MF :
(la coupant) Aimant, peut-être pas fanatique. Je préfère le mot « aimant » (rire).

SS : On peut considérer qu’il est très passionnel votre public quand même. Mais donc, il va se déplacer pour venir vous voir. Est-ce que ça lui coûte cher ?
MF :
Monsieur Thierry Suc ? (rire)
TS : Alors les places… Bon je vais vous donner les prix des places. Ça va s’échelonner de cinquante-quatre euros, les moins chères, à cent trente-deux euros, les plus chères, au prix de vente publique. Y’aura des packages, comme je vous l’ai expliqué. Vous pourrez venir de Toulouse ou de Bordeaux… Suivant bien évidemment… Chacun pourra choisir. Parce que je crois que ça va être aussi un rendez-vous, peut-être pour certaines personnes, de dire « on vient passer un week-end à Paris ». Y aura un spectacle, ils auront une nuit d’hôtel, deux nuits d’hôtel ; on a des nuits en deux étoiles, trois étoiles…

SS : (simultanément) Ah y’a l’hôtel qui est prévu ?
TS :
J’ai… On a fait travailler des gens, des agences de voyage qui ont essayé de négocier dix mille chambres d’hôtel au meilleur tarif possible. On a pris tout ça en amont. On a eu une négociation avec Air France qui a permis d’obtenir un prix de billet à peu près autour de cent euros d’où que ce soit que les gens viennent, aller-retour, quel que pays qu’ils viennent. Donc, je pense qu’aujourd’hui, bien sûr que c’est de l’argent et on en est très conscients, mais pour moins de trois cent euros, quelqu’un pourra venir voir le spectacle et passer un week-end à Paris, pour un concert le vendredi soir ou le samedi soir par exemple. Je pense qu’on a essayé vraiment d’obtenir les meilleurs tarifs. Ça se fait dans plein d’autres villes de spectacles qui attirent les gens qui viennent comme ça régulièrement. Quand il y a un rendez-vous lié à un projet artistique, je pense que ça vaut la peine.

Aurélie (« M6 ») : Je voulais savoir pourquoi avoir attendu cinq ans avant de remonter sur scène, et est-ce que le public vous a manqué ?
MF :
Le public me mange… me mange toujours ! (rires) C’est un lapsus (éclat de rire). Me manque toujours, oui. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? Parce que j’ai eu besoin d’abord de faire un nouvel album. Que j’attendais aussi que Laurent soit disponible. D’autre part, je veux ces moments rares. Je sais que je suis peu montée sur scène – j’ai trois spectacles à mon actif – pour cette raison. Parce que j’ai besoin d’avoir probablement une émotion intacte. Que j’ai besoin de ces moments de silence pour pouvoir revenir et, j’espère, donner le maximum, et recevoir aussi.

Eric Jean-Jean (« RTL ») : Deux questions sur l’album. On sait qu’il arrive en mars. Qu’est-ce qu’on peut dire dessus ? Comment il va s’appeler ? Et puis qu’est-ce que Mylène, vous, auteur, vous avez envie de raconter dans ce nouvel album ?
MF :
Je vais répondre surtout à la première question. L’album s’intitulera « Avant que l’ombre » avec trois petits point derrière. Vous dire qu’il y aura de nombreuses chansons – je pense quatorze titres enregistrés. Euh… Et, pour tenter de répondre à la deuxième question, c’est continuer, très égoïstement, de parler de moi (rire), de mes ombres, de mes lumières, et puis euh… Voilà (petit rire).

EJJ : Vous en êtes où dans l’enregistrement, mixage, production ?
MF :
Très, très avancé là.
LB : Oui, l’album sera probablement terminé à la fin de l’année ; le 31 je crois (rires).
TS : Pas le 13.
LB : Pas le 13 (rires de Mylène). Voilà. Ce sera pratiquement terminé à la fin de l’année.
TS : Et il y aura un premier single fin janvier. Fin janvier.

X (« Pink TV ») : Je voulais savoir : pourquoi êtes-vous devenue une idole ou une icône pour la communauté gay qui fait partie de votre public ?
MF :
Pourquoi… ? Pardon, je n’ai pas compris.

X : Pourquoi êtes-vous devenue une icône, quelque part, une star de la communauté gay qui vous soutient, qui est très présente dans votre public ?
MF :
Pour la communauté gay, c’est ce que vous avez dit ?

X : Oui.
MF :
Pourquoi ? C’est probablement plus à eux de répondre pour moi (petit rire). Si ce n’est que la chose qui me vient à l’esprit, c’est peut-être ont-ils une sensibilité exacerbée, comme la mienne (petit rire). Et puis, quoiqu’il arrive, ça me réjouit (rire).

David Lelait (« Nous Deux ») : J’aimerais vous poser une question. Vous présenter, depuis pas mal d’années déjà, des spectacles très impressionnants, vous êtes une show-woman, et j’aimerais savoir si vous n’avez pas envie, par moments, de présenter un spectacle plus intimiste, pourquoi pas l’Olympia, pourquoi pas une petite salle ? Quelque chose qui ne soit pas un grand spectacle, mais qui soit simplement un tour de chant. Est-ce que ça ne vous fait pas envie quelque part ?
MF :
Ca peut être envisageable dans l’avenir, mais c’est vrai que j’ai encore envie de grandes salles, d’immensité. Mais pourquoi pas. C’est possible. Je ne connais pas, en tout cas, cette expérience, mais ce dont je suis sûr, c’est que même si on fait Bercy ou, j’imagine, un Stade de France, pour ceux qui ont envie de le faire, on peut tout à fait créer une intimité dans une immensité. Donc ça ne manque pas, à priori, une petite salle. (silence) Peut-être pas au Stade de France, me dit Laurent (rire). Je ne sais pas.
LB : Non, mais Bercy est bien pour ça.
MF : Peut-être dans l’avenir. Pourquoi pas.

Stéphane Lecarrié (« Radio 6 », Calais) : Bon nombre de vos clips sont de véritables productions cinématographiques. Est-ce qu’on peut s’attendre à un concert réalisé dans un univers cinématographique, avec des effets 5.1 – c’est la mode en ce moment – enfin bref un environnement cinéma ?
MF :
(à Laurent) A toi ! (rires)
LB : Le problème du 5.1, c’est que ça demande une direction. C’est-à-dire que si vous envisagez du 5.1, il faudrait que les gens soient face à une scène, avec une direction – (en faisant des gestes avec les mains pour mimer les gens face à la scène) un, deux, trois, quatre, cinq, etc. L’idée, effectivement, de jouer avec ça, mais en ayant… sans avoir de direction, en ayant, ce que je vous disais tout à l’heure, la même direction, pour, où que soient les gens… Par contre, jouer avec le son, avec les basses, avec les effets, ponctuer peut-être entre des moments ou des chansons avec des effets de lumières et de son, oui, bien sûr. C’est vachement bien ça.

Jean-Louis Gérard (« MCM ») : C’est aussi une question pour Laurent Boutonnat. Quelle est la couleur musicale de l’album ? Qu’est-ce qui vous a inspiré ? Vous étiez revenu avec un single aux sonorités électro…
LB :
(simultanément) Ah bon ?

JLG : … « L’Âme-Stram-Gram »
LB :
(simultanément) Y’a longtemps alors.
JLG : … Qu’en est-il cette fois ?
LB : Euh… Oh c’est difficile ! Je crois qu’il y a beaucoup de… (silence). Oh c’est très difficile pour de répondre ! C’est… Je sais qu’on aime beaucoup, Mylène et moi-même, les mélanges. C’est un album où il y a beaucoup de musiciens. Un mélange de musiciens, de sons électroniques. Beaucoup d’acoustique, un peu d’électronique. Y’a beaucoup d’instruments acoustiques. Euh…
MF : Je vais t’interrompre, mais il y a sans doute, par rapport aux autres albums, beaucoup plus de guitares.
LB : Oui, beaucoup plus d’instruments… acoustiques. (rires)

Jean-Christophe Federici (« Starclub ») : Je souhaiterais vous poser une question par rapport aux concerts. Vous vous déplacez assez souvent en concert. Est-ce qu’il a un performer ou un concert récent qui vous a plus ou moins marqué ? Est-ce que vous avez une référence scénique personnel qui vous tient à cœur ?
MF :
La première, ou le premier groupe qui me vient à l’esprit, c’est U2 qui j’avoue, pour sa musique et pour la performance, la voix et l’âme surtout, m’impressionne énormément. Euh… (silence) C’est toujours quand on vous pose la question qu’on a un énorme trou (rire). Euh…
LB : Contrairement à ce que vous dites, Mylène ne va pas très souvent en concert.

JCF : Je crois que vous êtes allée voir Madonna. Qu’est-ce que vous en avez pensé et est-ce qu’elle vous a inspiré justement, peut-être pour ce spectacle ?
MF :
Ecoutez, je trouve que c’est évidemment une personne de grand talent, une grande professionnelle. Si je puis formuler une toute petite critique, je trouve que ça manque un tout petit peu de sentiments, manque d’âme. Euh… Maintenant voilà, ce n’est pas à moi d’en juger. Puisque vous me poser la question donc je… Mais néanmoins, c’est une personne, évidemment, de grand talent.

Daniel Beaucourt (« Télépoche ») : Contrairement à ce que disait ma collègue, ma consœur (Séverine Servat de « Gala »), vous n’avez pas de fan-club, je crois, en France ; vous n’avez jamais voulu en avoir…
MF :
(le coupant) Non, je ne l’ai jamais souhaité.
DB : Toutefois, il y a eu beaucoup de… enfin il y a eu des publications qui, je sais pas, ont vu le jour, peut-être avec votre assentiment ou non, en tout cas je pense que « L’instant-mag » faisait partie de celles-là…
MF : (le coupant) Qui est de qualité d’ailleurs.

DB : Que vous évoque justement la fin de ce magazine ?
MF :
La fin. Il y a une fin à tout donc je la prends avec… avec quoi ? Avec sérénité (petit rire). Et je crois qu’ils ont l’intention de faire, de poursuivre un autre magazine, il me semble.
TS : Ils en démarrent un autre, oui.
MF : Ils en démarrent un autre.
TS : Mais rien n’est initié par Mylène ou par son entourage. Les fans qui décident de créer un fan-club peuvent le faire – on les a toujours laissé complètement libre de le faire. Et ceux qui décident d’arrêter quelque chose sont bien évidemment libre de le faire également. C’est leur choix de faire ou de ne pas faire.

DB : Enfin, je pensais que vous aviez quand même un certain droit de regard sur ces publications.
MF :
Non, absolument pas.
TS : Rien du tout. Aucune ligne éditoriale n’est contrôlée, regardée. Ils font ce qu’ils veulent, ils disent ce qu’ils veulent.

Gilles Médioni (« L’express ») : Je croyais que vous aviez des projets de cinéma. Est-ce qu’ils sont mis entre parenthèses à cause de la tournée ?
MF :
Ecoutez, moi-même j’ai été assez surprise de beaucoup d’annonces concernant le cinéma. Pour l’instant, il ne s’agit pas pour moi de faire de cinéma. En revanche, j’aime le cinéma. J’espère un jour faire un autre film. Et pourquoi pas m’essayer à la production. En tout cas, c’est un métier qui me passionne et que je sais très très très difficile. Mais c’est un univers qui m’intéresse.

GM : Laurent Boutonnat, vous n’aviez pas un autre projet cinéma aussi ?
LB :
C’est plus qu’un projet ! C’est un film qui est en préparation aujourd’hui et qui se tournera en mars prochain.

GM : On peut savoir le sujet ?
LB :
C’est une adaptation, une vraie adaptation d’un roman du XIXème siècle qui s’appelle « Jacquou le croquant » (petit rire de Mylène). Voilà.

X : Pourquoi « Giorgino » n’est-il pas sorti en DVD ? Une question de droits ou de volonté de votre part ?
LB :
Non, c’est que… Ca a été une histoire assez difficile à vivre, « Giorgino », vu que ce film n’a pas marché du tout. Et, à l’époque, comme j’étais très, enfin j’ai presque financé moi-même presque 80% de ce film, donc c’était… il a fallu rebondir. Et j’ai pu récupérer, en fait, les droits de ce film, les droits d’exploitation vidéo, etc. Et, à ce moment-là, vous n’avez qu’une envie, c’est prendre les droits, les mettre dans un tiroir, le fermer et ne plus jamais en entendre parler. Donc voilà, c’est ce qui s’est passé. C’est aussi simple que ça. Et peut-être un jour, je le sortirai en DVD, oui. Peut-être après un autre film ou un truc comme ça. Voilà.

L’attaché de presse prévient que c’est la dernière question…

Sophie Khairallah (« Too Much ») : Je voulais vous poser deux petites questions en fait. La première était par rapport à l’album. J’avais entendu parler de collaborations, pour les compositions de musique, avec d’autres artistes…
MF :
(immédiatement) Absolument pas, non. Jamais. Jamais envisagé donc non (petit rire).

SK : D’accord. Et la deuxième, c’était tout simplement : qu’est-ce que vous pensez de la biographie qui est sortie sur vous de Bernard Violet ?
MF : Bernard qui ? (rires) C’était facile. (rires)
LB : Mais tu l’as lue, non ? (sourire embarrassé de Mylène, rires dans la salle)

L’attachée de presse clôt la conférence. Les journalistes applaudissent.
MF :
Je vous remercie d’être venus en tout cas. Merci beaucoup.

Fin de la conférence de presse.

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