Interview présente sur le DVD Bonus « Avant que l’ombre… À Bercy »
« Scene by Scene Views » - Décembre 2006

Mylène m’a demandé de créer une série d’univers, puis nous avons évoqué de nombreuses autres idées. Elle a vraiment des thèmes récurrents dans son univers : son monde imaginaire est fait de croix, de choses légèrement sataniques ou mystérieuses, tous ces thèmes que l’on retrouve dans sa musique. C’était assez naturel de ramener tous ces éléments dans le décor.

Mylène voulait faire une entrée forte. Je pense qu’elle souhaitait arriver sur scène portée dans un sarcophage. Je lui ai dessiné plusieurs propositions, nous avons décidé qu’elle arriverait d’en haut. Nous avons créé un parcours autour de ça, elle descend jusqu’à la scène où elle est portée au dessus d’un pont jusqu’aux portes qui s’ouvrent, un grand tableau dans ce spectacle. C’étaient les idées de Mylène. Moi, je devais les dessiner. Elle me disait : « Je veux ça », et je lui faisais plusieurs propositions, elle disait : « Non, non, pas comme ça : recommence. ». Mylène avait beaucoup d’idées. Je m’inspirais beaucoup de sa façon d’exprimer sa vision de son propre spectacle, cela me servait de guide.

Nous voulions que ce spectacle soit différent des spectacles précédents. Nous voulions de nombreuses strates, un mélange de scènes, de textures et d’atmosphères différentes, qui couvriraient toute l’étendue de sa musique et qui rendraient bien compte des différents styles de ses chansons. Quand nous faisions des choses comme le rideau d’eau, c’est juste pour permettre une représentation plus riche de la personnalité et du chant de Mylène.

Certaines des idées sont venues de nos conversations avec Mylène à propos du potentiel d’un spectacle à Bercy qui ne partirait pas en tournée. Nous pourrions y faire de grandes choses en utilisant l’espace des coulisses pour construire des escaliers. On y mettrait des torches des choses que vous ne pourriez pas faire sur un spectacle qui part en tournée parce que ça nécessiterait trop de construction en seul jour.

Le toit de Bercy n’est pas très costaud comparé aux constructions plus modernes des dix dernières années qui supportent des poids beaucoup plus importants. Mais c’est une salle immense, très haute avec un très fort potentiel pour ce que nous voulions y faire.

J’ai collaboré de façon très étroite avec Dominique Lebourges d’Artefact pour construire le décor et je suis très heureux du résultat des sculptures, les serpents, les torches sont fantastiques vraiment de beaux objets. Les portes sont très belles aussi. Je suis très satisfait du tout ça, parce que ce n’est pas souvent dans l’univers du rock’n’roll que j’ai l’occasion de créer une scène de ce genre. Et je trouve que ses qualités "opératiques" sont formidables, j’en suis vraiment très heureux et j’y ai pris beaucoup de plaisir.

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